AGNUS DEI, AGNUS, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1360
agnus Dei « médaille de cire bénite par le pape » (
Inv. de Jehanne de Boulogne ds
Gay t. 1 1887 : N
o106. − Un
Agnus-Dei enclouz d'un escu d'or et dessus de brodeure); 1483
id. « même médaille enchâssée, servant de reliquaire » (
Inv. de Charlotte de Savoie, p. 433,
ibid. : Ung
Agnus-Dei garny d'or, où il y a des ossements de saincte Théodore); 1616-1620
agnus (
A. d'Aubigné,
Hist. univ., t. 3, liv. III, c. 22 ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 2 1884 : Le cardinal [de Bourbon] lui fît baiser le livre [à Henri IV], l'
agnus et la paix);
b) p. ext. 1694 « petite image de piété ornée de broderies, destinée aux enfants » (
Ac. : [...] on donne des
agnus aux petits escoliers qui disent bien leur leçon);
2. 1732 liturg. « moment de la messe où le prêtre dit la prière commençant par
Agnus Dei » (
Trév. : [...] Nous appellons aussi vulgairement
Agnus Dei, cette partie de la Messe où le Prêtre se frappant la poitrine dit trois fois à haute voix une prière qui commence par ces mots,
Agnus Dei. La Messe est-elle avancée? Elle en est à l'
Agnus Dei).
Expr. lat.
agnus Dei « agneau de Dieu » (attestée en lat. chrét. pour désigner le Messie immolé en sacrifice comme l'agneau de l'Ancien testament :
Jean, 1, 29 ds
Blaise 1954 : ecce agnus Dei), d'où lat. médiév. au sens 1,
ca 823-835
agnus (
Amalarius,
Off., 1, 17, 1 ds
Mittellat. W. s.v., 396, 1 : benedici ceram... indeque fieri agnos eosque ... dari populo ex his incensum... ad suffumigandum domibus suis); 1227
agnus Dei (
Chronica Rheinhardsbrunnensis, p. 610, 14,
ibid., 396, 5 : annulus hic sculpturam agni Dei cum vexillo habens in gemma inclusa); au sens 2
agnus Dei « prière de la messe » (
Amalarius,
Off., 3, 33, 1,
ibid., 396, 8 : Sergius papa ... statuit, ut tempore confractions Dominici corporis Agnus Dei... decantetur).